Dernier volet de ce bilan personnel sur le Centre en France.
Face aux évolutions du Mouvement Démocrate, le Nouveau Centre se présente comme « l'UDF d'aujourd'hui ».
Ce parti porte le fardeau des conditions de sa fondation. L'image du traître qui tourne casaque entre les deux tours de la présidentielle leur colle à la peau. Il est vrai que je me souviens de la véhémence (presque outrancière) d'Hervé Morin sur les ondes d'Europe 1 contre le candidat Sarkozy, avant le premier tour. Quelle palinodie, juste après, pour agonir d'injures Bayrou expliquant qu'il ne votera pas pour le candidat UMP. N'ayant pas milité au Nouveau Centre, je ne peux faire le portrait de ce qui s'est passé, même si la presse a pu s'en faire l'écho. Toutefois, je ne crois pas que ce mouvement ne soit peuplé que de carriéristes ou d'arrivistes tout juste bons pour aller à la source et s'aplatir devant le totem UMP. Je ne peux m'empêcher de croire que Bourlanges dit vrai lorsqu'il écrit en post-scriptum de sa lettre sur le centrisme :
« Certains s'étonneront qu'après avoir adressé un message aussi sévère au président de l'UDF je me sois cependant rangé sous sa bannière lors de l'élection présidentielle. Je leur dois une explication : François Bayrou m'avait assuré, après réception de ma lettre, que s'il n'était pas présent au second tour, il favoriserait l'élection de Nicolas Sarkozy ». (Commentaire n°119, p.720)
Je peux comprendre que des députés en désaccord avec la ligne bayrouïste aient choisi de le quitter brutalement pour sauver leur existence politique. Il est toujours un peu facile d'être courageux pour les autres. Mais finalement, ils ont sauvé leur place pour en faire quoi ? Le Nouveau Centre serait à 3 % dans les intentions de vote, ce qui signifie que, sous peu, le NC va baisser pavillon comme lors des européennes et négocier des places sur les les listes UMP... encore une fois. Si le Nouveau Centre est l'UDF d'aujourd'hui, il incarne le concentré de ce que je n'appréciais pas en elle (ce qui a fait que je n'ai jamais pris ma carte du temps de l'UDF) : un centre suiviste, réduit à l'état de supplétif du tout puissant RPR. La valeur ajoutée centriste apportée à la majorité pose question. Ce parti s'enferme (se laisse enfermé ?) dans le rôle de voltigeurs anti-MoDem alors que Jean Arthuis endosse de plus en plus le rôle du poil à gratter centriste du pouvoir UMP.
Le dernier éditorial du centrisme a sans doute raison, les partis centristes sont au fond du trou. Les régionales seront, à mon sens, décisives : soit le centrisme disparaîtra comme force politique (par insignifiance électorale ou assimilation à un des deux pôles), soit sa déliquescence fera prendre conscience aux protagonistes de sa nécessaire refondation.
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