dimanche 1 novembre 2009

Echo d'Italie : Francesco Rutelli quitte le Parti Démocrate

Ce départ ne constitue pas en soi une surprise. L'ancien leader de la Margherita s'était déjà montré très critique sur l'évolution de son nouveau parti. L'élection de Bersani la semaine dernière l'a convaincu de quitter le navire.

Dans son entrevue au Corriere della Sera, il explique que le Parti Démocrate n'est pas véritablement né puisqu'en définitive, il s'agit d'un parti démocratique de gauche avec un nombre important de personnes de centre-gauche. Il évoque ainsi quatre arguments pour justifier son départ. Tout d'abord, il évoque trois conditions qui avaient été posées au moment de la dissolution de la Marguerite dans le PD : ne pas confluer dans le socialisme européen, rénover les rapports entre la classe politique et la société civile et offrir une proposition politique originale. Or, aucune de ces trois conditions n'a été respectée : le PD siège au sein du PSE au Parlement Européen, le PD a conservé les liens traditionnels de la gauche italienne avec la CGIL (l'équivalent de la CGT italienne) et le PD n'a pas été capable de proposer une synthèse originale. À ce propos Rutelli fait un constat sans appel sur la sociale-démocratie, norme idéologique objective de son ancien parti :

« Je ne rejette pas absolument la sociale-démocratie. En effet, si nous étions en 1982, je dirais que je l'admire. Mais nous sommes en 2009 : c'est une expérience historique qui n'a aucune chance de parler à nos contemporains. Il n'y a plus les usines, les syndicats et les structures sociales du XXe siècle. »

Ainsi, le PD n'est qu'une énième forme de la gauche italienne succédant « naturellement » au PCI, au PDS et aux DS.

Francesco Rutelli, qui a co-fondé le Parti Démocrate européen avec François Bayrou, annonce une force politique nouvelle, afin de s'opposer au populisme de droite, dont les partenaires privilégiés pourraient bien être les démocrates-chrétiens de l'UDC.

Comparaison n'est pas, toujours, raison, mais l'exemple italien devrait donner à réfléchir aux centristes français qui ne jurent que par une alliance à gauche pour mettre en échec le pouvoir sarkozyste.


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