La consultation des adhérents démocrates sur les têtes de liste départementales a concrétisé une de mes suppositions : Christophe Madrolle sera le numéro deux dans les Bouches-du-Rhône. Je n'ai aucun mérite : c'est l'achèvement d'un processus à l'œuvre depuis 2007.
Je regrette de ne pas avoir sauvegardé une coupure de la Provence autrefois sur e-soutiens. Dès le lendemain du premier tour des présidentielles, Christophe Madrolle annonçait son ralliement avec Bennahmias à condition de vider Jacques Rocca-Serra, le président de la fédération UDF. Force est de constater que les anciens Verts ont plutôt bien réussi leur nettoyage par le vide. En prenant le contrôle de la Fédération, ils ont trusté les places éligibles et en dépit de leurs scores souvent en dessous de la moyenne démocrate, ils ont conservé leurs places de conseillers municipaux, de conseillers communautaires, d'eurodéputé et maintenant ils ne leur restent plus qu'à achever le grand chelem en demeurant conseillers régionaux.
Le plus étonnant dans cette affaire est la conjonction d'une grande habileté manœuvrière à une communication pour le moins chaotique. Ainsi à propos des très mauvais sondages pour le MoDem (personnellement, je n'épiloguerais pas dessus, d'autres l'ont déjà bien fait et il me paraît toujours difficile de tirer des conclusions à partir de ce qui demeure une approximation) notre cher député européen, Jean-Luc Bennahmias, s'est fendu d'un mail « réconfortant » :
Et puisque un sondage en chasse un autre...
Autant prendre celui le plus satisfaisant pour le Mouvement Démocrate!
( Sondage CSA Présidentielle 2012 réalisé pour Marianne et rendu public jeudi 04 février)
Et oui braves sympathisants démocrates : tout n'est pas perdu, François Bayrou est donné à 10 ou 12 % en 2012. Alors que le président du mouvement affiche son indifférence (traditionnelle), le co-président du MoDem 13 excipe ce chiffre. Pour ma part, le mystère réside dans le caractère « satisfaisant » de cette enquête d'opinion. Quel crédit (à charge ou à décharge) peut-on accorder à un sondage deux ans avant une échéance électorale ? De plus, on nous explique parfois que l'électorat MoDem et l'électorat Bayrou sont deux choses différentes. Si l'on en croit ce sondage, le second aussi se vide de sa substance (plus d'un tiers disparu dans la nature). Bref, quel est donc ce réconfort qui consiste à nous dire que le président du Mouvement Démocrate continue à chuter dans les sondages, qu'il fera un score qui ne lui permettra pas de se maintenir au second tour des présidentielles ? Je cherche encore ce qu'il y a de satisfaisant là-dedans.
Deuxième balourdise : une madrollade. Après son vibrant appel pour la constitution d'une majorité sociale-démocrate moderne en PACA, le délégué départemental et national nous a donné son sentiment sur la mise en congé du sénateur About. Il ne s'agit pas pour moi de trouver louable la stratégie du sénateur des Yvelines (comme écrit ailleurs, je trouve curieux ce cheminement du PS à l'UMP), mais de saisir le paradoxe entre le concept madrollien de l'autonomie suspensive et les leçons d'indépendance qu'il croit pouvoir donner. Jugez plutôt par vous-même :
Dans la Provence du 12 janvier 2010 :
Délégué national et directeur de la campagne en Paca, Christophe Madrolle va plus loin. "Il n'est pas imaginable que Michel Vauzelle écarte le MoDem. Ce serait une erreur historique de ne pas construire une majorité social-démocrate moderne."
Dans le Figaro du 25 janvier 2010 :
Délégué national du MoDem et numéro deux sur la liste Paca, Christophe Madrolle se montre plus sévère. « Certains préfèrent un strapontin bien chaud au sein de l'UMP ou du PS quand d'autres veulent porter bien haut les couleurs humanistes, démocratiques et écologistes. Nicolas About a fait le premier choix, je ne peux que le regretter », dit-il.
Voilà où se niche l'éthique démocrate ici bas : on va à la soupe... mais au second tour !
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