samedi 30 mai 2009

Le déclin démographique de l'Europe

Lors de la convention européenne de Lattes, Marielle de Sarnez, au détour d'une question de la salle, a évoqué les perspectives alarmantes de la démographie européenne. D'ici 2050, l'Europe devrait perdre entre 55 et 100 millions d'habitants (1). Dans l'article « Démographie » de son Petit dictionnaire pour aimer l'Europe (2), la vice-présidente du Mouvement Démocrate développe cette idée. 

Cette baisse va s'accompagner d'une augmentation des plus de 65 ans de 50 à 60 millions. « La population en âge de travailler va diminuer en Europe de 53 millions de personnes d'ici trente ans ». Bref, il s'agit d'une véritable « épée de Damoclès » pour le développement de l'Union. Le problème qui se pose est donc d'inverser la courbe de natalité. Marielle de Sarnez, après avoir évoqué le poids des questions d'immigration dans ce domaine, conclut sur la nécessité d'une réflexion européenne sur cette question. Quand on sait l'importance du commerce intra-communautaire pour nos économies, on doit, effectivement, aussi s'alarmer de la quasi division par deux de la population bulgare dans les trente ans à venir.

Ce thème a été assez peu repris dans la campagne européenne... sauf par les Verts... et de quelle manière. En effet Yves Cochet s'est livré à une réflexion pour le moins curieuse. L'Europe amorce son déclin démographique, accélérons-le !

"Un enfant européen a un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York. Il faudrait faire voter une directive grève du troisième ventre qui inverserait l’échelle des prestations familiales. Aujourd’hui, plus on a d’enfants, plus on touche. Je propose qu’une famille continue de percevoir des aides pour les deux premiers enfants, mais que ces aides diminuent sensiblement à partir du troisième"

Cyril Di Méo, ancien représentant aixois des Verts, a déjà livré une réflexion intéressante sur son blog. On ne peut qu'y souscrire en ajoutant une idée. La proposition de Cochet considère l'humanité seulement sous l'angle du problème. En cela, elle n'est pas humaniste. Si on ne peut critiquer le constat, le député vert de Paris a l'air de considérer l'homme comme un invariant. Il pollue et polluera toujours autant à le lire. Aucune espérance en un changement d'attitude ou de mode de vie. 

Mettre l'Homme au coeur de la politique, c'est aussi avoir confiance en lui, en ses capacités, c'est cultiver l'espoir, pas le dépérissement de notre continent. Les Verts ne résument pas la préoccupation écologique en France... et c'est tant mieux.


(1) Ce chiffre n'a rien de saugrenu. Dans l'ouvrage « Europe, Europes. Espaces en recomposition » de Jean Barrot, Bernard Elissalde et Georges Roques chez Vuibert, on peut lire qu'entre 1990 et 2000, «l'Europe perd environ deux millions d'habitants » (p.79).
(2) Marielle de Sarnez, Petit dictionnaire pour aimer l'Europe, Grasset, pp.87-89.





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