La France vient d'obtenir l'organisation de l'Euro de football en 2016... mais, finalement, cela est presque accessoire. Ce n'est pas ce résultat qui m'a interpellé, mais le raisonnement (si ce n'est pas un bien trop grand mot en l'occurrence) tenu par un journaliste d'Europe 1 ce matin.
À partir de la huitième minute, on nous explique qu'organiser cette compétition est nécessaire car elle va permettre de construire quatre stades et d'en rénover sept pour la modique somme de 1,7 milliards d'euros (connaissant les habitudes françaises, je suppose que ce chiffre constitue un minimum). On pourrait gloser à l'infini sur le rapport coût/gains, sur l'opportunité de telles dépenses que d'aucuns pourraient juger somptuaires en période de crise, sur la faiblesse des retombées générées par de tels événements, sur le bénéfice très discutable retiré par les collectivités territoriales.
En ces temps de relativisme, cela ferait long feu. Ce qui m'a chatouillé les oreilles réside dans la fin de l'argumentation : il faut investir dans les stades car l'endettement des clubs français dépassent les cent millions d'euros. La construction de nouvelles infrastructures est nécessaire pour produire de nouvelles ressources et permettre aux clubs impécunieux de survivre ou, du moins, de ne pas se serrer la ceinture. Or, pour moitié, les dépenses des clubs proviennent de leur masse salariale. Ce n'est pas que j'aimerais ressusciter un vieux troll sur la pertinence de salaires très élevés dans le football professionnel de haut niveau, mais tout de même... D'un strict point de vue pragmatique (je dirais même matérialiste), c'est une activité qui, semble-t-il, n'est pas rentable, ni même à l'équilibre. Pour ce journaliste, il était évident que la collectivité (vu leur endettement, ce ne sont pas les clubs qui vont mettre la main à la poche... elle est déjà percée), devait très largement investir dans un moment inopportun... in fine pour combler les trous creusés par une politique salariale démentielle...
Les entreprises de BTP et les fans de football doivent être contents. Pour le reste...
PS : je sais que le dernier lien relève presque de la mauvaise foi, mais finalement, n'est-ce pas le salaire en question qui est caricatural ?
C'est une bulle (spéculative) comme d'autres. Des clubs ont il y a quelques années remarqué qu'ils avaient plus d liquidité et d'investisseur, ils ont pourri le marché. Ca s'est généralisé.
RépondreSupprimerEt Maintenant le cours du joueur de foot est surévalué. Mais comme le premier qui arête la course perd ses joueur, tout le monde essai de tenir.
Jusqu'à la crise, quand certains commenceront à faire faillite. Gageons que contrairement au banques, nous ne les renfloueront pas.
Bulle sans doute, mais je me demande ce qui l'a fait tenir... De mémoire, il me semble que le club de Dortmund était entré en bourse mais cela a tourné en eau de boudin. D'ailleurs, je n'ai pas souvenir que le moindre club en bourse ait pu satisfaire longtemps ses actionnaires. Je me demande ce qui peut donc motiver les investisseurs comme les bailleurs de fonds.
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